CHER PIERRE,

QUAND MARCEL JEAN M’AVAIT DEMANDÉ D’ÉCRIRE UN PETIT MOT SUR TOI POUR LE LIVRE L’HOMME ANIMÉ, JE LUI AVAIS SPONTANÉMENT RÉPONDU; JE N’ÉCRIS PAS, JE DESSINE!!!

ET DANS LE LIVRE QUI T’EST CONSACRÉ IL Y A DEUX PLANCHES DE BD OÙ JE DIS QUE TU AS UNE VOCATION TERMITE ET QUE TU DESSINES AVEC DES PATTES DE MOUCHE TOUT EN AYANT UNE GRANDE PROPENSION À TE TENIR DANS DES ENDROITS SOMBRES.

QUAND MADAME DUFRESNE DU CONSEIL DES ARTS ET DES LETTRES  DU QUEBEC M’A DEMANDÉ DE  LIRE UN PETIT MOT POUR TOI, J’AI ÉTÉ TRÈS TENTÉ DE RÉPONDRE:  JE N’ÉCRIS PAS, JE JOUE DE LA CLARINETTE.!!!

MAIS LÀ, C’EST UNE CIRCONSTANCE TRÈS SPÉCIALE, ALORS JE TE LIS UN PETIT MOT QUE J’AI ÉCRIT:

CHAQUE FOIS QUE JE VOIS UN DE TES NOUVEAUX DESSINS, TROPISMES, HOMMAGE A NATHALIE SARRAUTE, SUR TA PAGE FACEBOOK J’AI LES DOIGTS QUI ME DÉMANGENT!

J’ANTICIPE AVEC MA CLARINETTE MENTALE, LE PHRASÉ SINUEUX, MULTIPHONIQUE, ENCHEVÊTRÉ, TEXTURÉ QUI  VA RÉPONDRE AUX TOURBILLONS  SI CARACTÉRISTIQUES DE TES DESSINS.

J’AI COMPRIS EN TE COTOYANT QUE LES ARTISTES D’ANIMATION ÉTAIENT DES PEINTRES ,  DES PEINTRES DU MOUVEMENT.

QUE CE QUI LES  INTÉRESSENT VRAIMENT C’EST CE QU’IL Y A ENTRE LES IMAGES.ET CE QU’IL Y A ENTRE LES IMAGES EST FUGITIF , ÉPHÉMÈRE,EVANESCENT, FLUIDE.ET C’EST EXACTEMENT CE QU’IL Y A AUSSI ENTRE LES NOTES D’UNE PARTITION, AU DELA DU SOLFÈGE DE LA MUSIQUE.

MOI DANS LA MUSIQUE, J’AI TOUJOURS ÉTÉ ATTIRÉ PAR LE DESSIN DU TRAIT MUSICAL, PAR SA TEXTURE.  COMME SI L’ON POUVAIT VOIR LE SON COMME UNE SCULPTURE DE VIBRATION.  J’AI L’IMPRESSION QUE C’EST DANS CET EFFORT DE TENDRE,  À PARTIR D’UNE FORME D’ART, VERS UNE AUTRE FORME D’ART AVEC SES CARACTÉRISTIQUES “INTRINSECTES” QU’IL Y A UN TERRITOIRE FERTILE.

ET C’EST  LA AUSSI QUE NOS DEUX APPROCHES ONT PRODUIT DES RÉSULTATS SURPRENANTS, SUR LA BONNE DOUZAINE D’ANNÉES OU L’ON           A COLLABORÉ ÉTROITEMENT.

A L’OCCASION DU  PROJET “ADIEU LEONARDO” AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS, , ON AVAIT DECOUVERT QUE LE MAÎTRE , QUI ETAIT AUSSI UN MUSICIEN D’IMPROVISATION, AVAIT ÉCRIT DANS SES CARNETS QUE LA PEINTURE ETAIT  UNE FORME D’ART SUPERIEURE A  LA MUSIQUE, PARCE QUE CETTE DERNIERE DEVAIT  ÊTRE RÉPÉTÉE, REJOUÉE, POUR QU’ON L’ENTENDE ET L’APPRÉCIE.

IL NE COMPRENDRAIT  PAS POURQUOI TU AS SI VAILLAMMENT TRAVAILLÉ À   RENDRE TON ART  EVENEMENTIEL,  EPHEMERE, RÉPÉTITIF, PLUS PROCHE DE LA MUSIQUE QUE DE LA PEINTURE. DANS SON DEPLOIEMENT DANS LE TEMPS. ET SON RAPPORT AVEC LE PUBLIC.  TOUTEFOIS TU M’AS ANNONCE RECEMMENT QUE TU ALLAIS TE CONSTRUIRE UN ATELIER DE PEINTRE  PLUS CONVENTIONNEL ALORS  LEONARDO PEUT BIEN S’EN RETOURNER DANS SES TERRES.

CHER PIERRE TOUTES MES FELICITATIONS POUR CE PRIX SI IMPORTANT ET

EN MON NOM ET AUX NOMS DE MES COLLÈGUES : RENE LUSSIER , JEAN DEROME QUI ONT ÉTÉ NOS PARTENAIRES DANS LES AVENTURES DES  CHANTS ET DANSES, ET LES SYMPHONIES INTERMINABLES, UN GRAND MERCI DE NOUS AVOIR OUVERT TA PORTE ET PERMIS DE PARTAGER TON TERRITOIRE CRÉATIF SI SINGULIER.

SALUT BIPÈDE!

Je m’attaque à un nouvel opus en 2012: Les Mangeurs de Brume.  Une suite de pièces pour ensemble de clarinettes .  Je compte exploiter en groupe une approche différente de la clarinette à partir des doigtés alternatifs  que j’utilise sans mes pouces.  Ça va aussi me permettre de renouer avec un projet que j’avais commencé en 2005 avec le groupe IKS et auquel je n’ai pu donner suite à cause du débordement de travaux. Si vous ouvrez ce lien vous pourrez entendre « Le Pelleteur de nuages » live avec le groupe IKS et l’ensemble de clarinettes « Gueules de bois » au théâtre La Chapelle le 21 mai 2005. Avec Guillaume Bourque, Jean-Sebastien Leblanc, Pierre E. Poizat aux clarinettes et PA Tremblay, Nicolas Boucher, Mathieu Schneider, Sylvain Pohu et Sebastien A. Tourigny pour les IKS.

https://www.sugarsync.com/pf/D7859349_2354407_66854

La nouvelle année commence et j’ai à peine terminé la précédente!?  J’ai l’impression que le gaspillage et la surconsommation sont  déjà inscrits dans le temps que nous vivons. Il me semble que je pourrais faire mieux du temps qui m’est imparti. Est-ce que ce serait mieux de revivre toujours  la même année, comme dans le film « Le Jour de la marmotte »? Ou comme dans la religion juive où l’on relit à chaque jour de l’année une page de la Tora et recommence la même à chaque année?